Le soleil commençait à pointer son nez au dessus de la ville. En fait, il avait déjà commencé son lent et quotidien passage par le ciel. Il y a quelques heures, deux pour être précis, j'étais arrivé dans cette ville. Comment je j'appelle ? Marek Assad. Je venais tout droit du Portugal, même si mon nom suggère plutôt des origines arabes. Sûrement. Mais la vérité était bien que je venais de la péninsule ibérique. J'avais pris le train le matin précédant, et pour tout vous dire, le voyage ne fut pas des plus agréables ! En dernière classe, les conditions étaient dures ! Je fus donc heureux lorsque je pus enfin sortir du wagon. Je me sentais à cet instant libre de tout. J'étais dans un pays étrangé, sans que mes parents ni ma troupe ne soie là pour me guider. J'allais vivre ma première expérience tout seul ! En même temps que cela me réjouissais, une boule se forma dans mon ventre. A présent, personne ne m'aiderait. J'allais devoir me débrouiller sans l'aide des autres !

Après avoir quitté la gare, je n'avais qu'une idée en tête : trouver l'école qui, selon la vieille Tita, me permettrait d'apprendre à maitriser mon pouvoir. Je ne connaissais même pas le nom de l'établissement ! Et puis même si je trouvais, il faudrait encore que je puisse m'inscrire, car sinon, j'aurais tout fait pour rien. Mais la ville était immense, et moi, complètement perdu. Ce fut donc courageux que je me lançai dans le grand hall de la gare. Pour beaucoup, je n'étais qu'un gamin qui se fondait dans la foule. Bien sur, on voyait bien que je n'étais pas d'ici. Teint basané, le pas hésitant et le regard curieux. Mais je me fichais pas mal du regard que les autres posaient sur moi, après tout, j'avais l'habitude ! Et ce n'était pas ça qui allait me décourager !

Je portais des habits "normaux" : t-shirt beige, shorts et converses brunes. Ainsi qu'un sac à dos Dakine, avec mes quelques possessions ! Après de longues heures de recherches vaines, je ne trouvais toujours rien ! Je me sentais découragé. A chaque fois que je voyais une pancarte avec les mots "université" ou "école", je courais afin de voir de quoi il s'agissait, mais ce n'était jamais ce que je cherchais. Ce que je m'en fichais moi, de l'informatique, des lettres ou de la psychologie ! Je voulais maitriser le fauve qui dormait en moi, et qui pouvait se réveiller à n'importe quel moment, sans que je le veuille, menaçant chaque personne qui passerait prêt de moi !

Lorsque j'entendis une grande horloge d'église sonner midi, je me rendis alors compte que j'avais faim. Je mis ma main dans ma poche, en retirant quelques pièces. C'était assez pour manger. Je me mis alors en quête d'un lieu où je pourrais me nourrir. Finalement, je trouvai après seulement quelques minutes de recherche : le Mc Donald ! Je m'y étais déjà rendu quelques fois, et je savais qu'on pouvait y manger pour pas cher. Lorsque j'entrai à l'intérieur, mes narines furent prises par une odeur de friture. Cela me mit l'eau à la bouche. Je pris un menu composé d'un big-mac, un gros paquet de frites et d'un grand verre de thé froid. L'idéal pour me remplir le ventre ! Surtout que je n'avais rien mangé depuis hier soir ! Malheureusement, une fois mon menu en main, je ne vis aucune place libre ... si ! Une table pour deux personnes. Mais ... il y avait un homme assit déjà. Mais j'avais vraiment envie de m'asseoir. Je m'approchai de lui timidement, lui demandant :

- Je ... je peux m'asseoir ?

Je fis un rapide jugement sur ce jeune homme. Ce que je pouvais en dire, après quelques secondes seulement, c'était qu'il était bien étrange. D'abord, juste avant que je ne l'aborde, il secouait une frite devant son visage, avant de la poser et de pousser sa barquette. C'était comme si cette nourriture le dégoûtait. Mais le plus bizarre, pous moi, ce fut la tête qu'il fit lorsqu'il me regarda. Je dirais presque que ce jeune homme avait faillit grimacer. Mais pourquoi ? Je n'en savais rien. Peut-être préférait-il manger tout seul ? Mais le plus bizarre, c'était que juste après tout ça, il avait prononcé un mot à voix basse. Mais je ne pus pas en saisir la signification ! Je n'aimais pas trop quand les gens parlaient dans leur barbe, mais bon ... Cet homme me laissait une impression bizarre. J'avais vraiment l'impression que je n'étais pas le bienvenu à sa table. Mais tant pis ! J'avais moi-même mon propre caractère, et se laisser marcher sur les pieds, ce n'était pas pour moi ! Toujours avec mon plateau en main, j'attendis donc sa réponse. Jusqu'à qu'enfin, il me parle :

- Mouais.

Le ton qu'il avait utilisé montrait bien qu'il avait franchement envie de répondre non. Mais pourtant, il avait plutôt l'air sûr de lui, donc, il aurait très bien put refuser que je m'assoie en face de lui. Alors pourquoi avait-il accepté ? Il était pas très net celui-là ... Puisque j'avais son accord, autant en profiter ! Je m'assis sur la chaise en métal, tout en posant le plateau sur la table. Sans autres cérémonies, je commençai à manger mon big-mac. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas mangé au Mc Donald, ce goût me donna encore plus faim ! Je mâchai donc la viande et le pain moelleux, et comme on me l'avait apprit, sans ouvrir la bouche ! Après avoir entamé le "sandwich" jusqu'à sa moitié, je pris une gorgée de thé froid. Il était au citron, mon arôme préféré. Je demandai alors au jeune homme :

- T'as pas l'air très net toi ...

J'étais encore jeune, et je n'avais pas ma langue dans ma poche ! J'avais utilisé un ton franche et honnete, sans toutefois être impoli ! Je savais respecter, une valeure très importante pour moi ...